26/02/2015
26/02/2015 - Le sport, c'est l'homme
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Le sport continue. C’est la seule violence qui nous reste à nous les modernes. Succédané de notre nature sauvage et barbare, elle est d’autant plus salutaire qu’elle permet de mieux penser qu’assis. Bob tertiaire ne pense pas, il réfléchit - posé sur ses fesses molles. C’est un mol technique qui agit en automate. Lire LA FRANCE CONTRE LES ROBOTS de Bernanos, il développe ce que j’effleure ici. De Villepin, mécheux baroque et rigolo, dit avec emphase qu’en courant, j’ai les idées plus nettes et si claires ! Tout est fluide en mon esprit comme si la lumière inondait mon corps et mon âme. Il a raison. Ne serait-ce que cliniquement parce que l’oxygénation brutale du cerveau lors de l’activité physique provoque l’euphorie grâce à quoi le sportif dope ses instincts. S’il aime penser, il pense plus et mieux et vite. S’il aime rire, il rit plus et haut et fort. Il arrive que de grands coureurs soient saisis d'une crise de fou rire, absolument ; d’autres chialent. J’ai croisé de brillantes joggeuses qui gémissaient, et ce n’était certainement pas à cause d’une peine physique mais d’un accès de passion.
Hier soir, je cours. Je force tant que je finis par dégobiller une bile acide qui monte dans un hoquet créé par le diaphragme. L’habitude. Ca calme, je trompe ainsi les peurs. Ca c’est du sport, pas la marchote à pépé du cadre anémique qui se met bien pour aller choper. Déjà, avec sa gueule enfarinée d’alopécieux, il devrait accepter de se mettre mal pour tirer quelqu’un de son froc. Mes pensées surviennent justement quand l'effort est si intense que l'esprit se détache de son enveloppe. Cela s’apprend avec le temps et avec beaucoup de pratique. Il faut maîtriser sa respiration et c’est dans la course à pied que s’attrape le mieux cette sensation. Le coureur a l’impression de s’observer et de ne plus s’appartenir. Le nageur également, pour peu qu’il ait des épaules à la Breker. Il connait moins rapidement que le coureur la béatitude du souffrant qui annule son mal par la douleur, mais il sait ce savoureux paradoxe.
Un sportif penseur, c’est l’état de l’homme, de celui qui met ses devoirs devant les droits parce qu’il sait qu’au fond, son seul droit est de crever le plus tard possible. Discipline et ascèse. Bob et son orgie de droits sont la pignolade de cons gâtés qui n’acceptent pas la condition humaine qu’ils cherchent à tromper par l’artifice de la réclame. Le droit de vivre, voilà ce que Bob demande. De là qu’il s’entiche de films à grognasse type LA FUREUR DE VIVRE ou de maximes façon Oscar Wilde (qu’il n’a pas lu) Vivre est ce qu’il y a de plus beau au monde, la plupart des gens existent, c’est tout. C’est que bob aspire à l’éternité en étant athée par quoi il privilégie ses âneries transhumanistes sans s’aviser qu’il complote un projet fausto-prométhéen. Au bout : l’échec. Mais bob l’inculte s’en fiche, il est jeune forever. J’encourage le devoir de bien mourir qui aura permis de vivre bien. Savoir mourir, c’est important, or le sport est une façon de l’apprendre.
Etre jeté hors de soi par la force de l’épreuve, c’est une manière d’insurrection. Lutter contre la farce des choses et caresser la mort avant qu’elle vous saisisse. De là l'ironie face à l'horreur, pendant la guerre par exemple, lorsque l'homme, soumis à de terribles chocs, s’arrache à lui-même pour ne pas sombrer dans la folie. C'est ce qui ressort du KAPUTT de Malaparte, gigantesque récit halluciné de la deuxième guerre mondiale sur le front de l'Est dont les seuls équivalents sont LE FEU de Barbusse et LES ORAGES D’ACIER de Jünger. Quels moments de lecture ! Quels livres ! Un fasciste, Malaparte, un anarcho-communiste, Barbusse, et un aristocrate, Jünger. Des hommes, avec des idées fixées au fond des yeux. Tout ca sent le mélo mais parce que je n’ai rien vécu. A part l’exercice physique, je ne connais rien. Je ne donne pas dans le bien-être ou dans le soin avec quoi bob travestit le sport. Il farde tout ce qu’il touche de ses mièvreries de faiblard. J’affirme la nécessité du mal-être ; après seulement on a droit au repos, celui du bienheureux.
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25/02/2015
Taquinerie du 25/02/2015 - Le jeune forever
Hier soir, je me trouve sur le quai à République. Des jeunes de vingt ans. Tout un troupeau. Ils sont étrangers scandinaves. Je l’entends à ces sauts de gorge qui courent dans leur bouche. Ils parlent comme des grands, leur voix est grave, leur aspect aussi. Ils ont tout compris.
Ils semblent concernés. Ca pue la beuh. Bruits de bouteilles, rires et chahuts inquiets, comme s’ils guettaient l’accalmie avec la peur de ne plus pouvoir tromper l’ennui. Ils ne savent pas s’arrêter alors que leur mot d’ordre est de se poser. Je le sais parce qu’ils appartiennent à cette nouvelle race marxiste que Malaparte identifie chez la jeunesse européenne dès 1945. Or se poser est l’antienne du français moderne, jeune forever. Qu’ils soient d’est ou d’ovest, de France ou de Scandinavie, les jeunes forever se miment l’un l’autre par-delà les frontières dissoutes dans l’UE et dans leur esprit apatride. Les cosmopolites de la mode. Ils sont l’internationale de la boberie. Elle se reconnaît à quelques mot-clé qui déclinent le son cool à toutes les ambitions ; existent aussi des vêtements qui popularisent l’idée que la jeune Europe est branchée si elle est sale. Il y a un apparat propre à toute communauté et la boberie s’en tient au grunge quand ce n’est pas la sape étriquée qui transforme leurs membres en gigots. Les jeunes bobs d’hier sont justement vêtus comme des sacs, cheveux dangereux, filles et gars maquillés, oreilles percées par des boulons, hâves et yeux caves. La santé les fuit. Aucune tenue. In, ils sont pourtant sortis de l’espèce mais ne jurent que par les droits de l’homme. Rigolo venant de ces esclaves. Aucun de leurs gestes n’est gracieux, or s’il devait y avoir une intelligence du geste, ce serait précisément la grâce. D’où vient l’avachissement de bob ? D’où viennent ces épaules tombantes du bobard et les hanches stériles de la bobasse ? De leur bêtise – qui perpétue une inclination à la laideur. Par quoi la boberie est bréhaigne et affirme dans sa gestuelle la mort qu’elle porte avec fierté. Ils donneront de bons ouvriers ou, si pap et mam ont vampirisé ma génération durant les trente glorioles, ils occuperont un poste dans le tertiaire où la hiérarchie récompensera la rébellion tolérée, in, de bon aloi que le jeune forever s’entend à appliquer de 7 à 77 ans.
Hier soir. Parmi eux, un clochard. Je le prends pour un des leurs tant son allure est identique à celle de ces cons qui veulent lui ressembler. Le clodo tient son chien en laisse et harangue la boberie. Ca va la jeunesse ?! Puis il montre sa chienne à un couple de vampires. Elle est belle hein ? Il est insistant mais pas méchant, pourtant cela suffit à effrayer mes deux chauve-souris qui trissent deux mètres plus loin. Bizarre, ils tenaient là un bob sincère qu’ils auraient pu défendre dans un touche pas à mon bob qui fût super. Mais bon, paraître et ne surtout pas se mélanger. Et davantage : ne pas être, juste avoir le bon look, et agir comme. Quelle farce grotesque que cette commédie bobique qui ne vit que par prothèses mentales, toutes imitations qui habituent au mensonge et abandonnent la vérité. C’est en cela qu’ils sont des esclaves, parce qu’ils ont renoncé à toute notion d’effort que suppose la quête de soi. Droits droits et encore des droits, ils en bouffent jusqu’à plus groin avant de se poser sur leurs devoirs qu’ils écrasent de leurs grosses fesses.
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24/02/2015
Lignes du 24/02/2015 - Malaparte - Vir est mort
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Il me faudra bien écrire un texte sur Malaparte. Quel écrivain. A 27 ans, je le découvre. A 31 ans, il me couvre de sa grandeur. Ce bon vieux Malaparte. De ses romans à ses essais, je n’ai jamais lu de telles intuitions, hormis peut-être chez Drieu dans ses NOTES POUR COMPRENDRE LE SIECLE. Mais Malaparte, c’est autre chose, c’est le génie. Je pense souvent aux notes que je lui ai consacré et devant l’ampleur de la tâche qui m’attend (les rassembler, les développer) j’éprouve à la fois l’excitation de qui veut rendre hommage et la honte de ne pouvoir tout dire. Serai-je à sa hauteur ?
Le biographe de Malaparte, Maurizio Serra, prétend dans MALAPARTE – VIES ET LEGENDES que l’écrivain italien attend toujours son traducteur en poésie. Je me dis que c’est peut-être là qu’est ma vraie place. C’est ma traduction qui est attendue. Poète et italien, ce me serait possible. J’en profiterais pour effacer ma nullité devant celle du condottiere qui n’est plus chez moi D’Annunzio mais Curzio Malaparte, le caméléon, le créateur de KAPUTT et de LA PEAU.
La littérature italienne est fantastique. Ne pas la négliger mais la lire et la lire encore et s’agenouiller devant tout ce qu’elle contient d’âme de l’Europe.
A tous les gens que je rencontre, hommes femmes et même gamins, et qui me demandent conseil, je réponds systématiquement Lisez Malaparte, mais lisez Malaparte. J’ai cette capacité de susciter l’envie de lire. A défaut d’être écrivain, je provoque. Je passe un témoin. Un donneur de virus. C’est la seule qualité que la littérature me concède. En sorte que tous se dirigent vers ce que je leur indique et tous, invariablement, me reviennent avec les mille mercis de qui a fixé la lumière. Ha mais c’est génial Malaparte, merci mais merci de me l’avoir fait lire. Saines lectures mes drooguies. Malaparte vous secoue et vous braque une lanterne dans la face et vous criez avec son regard qui vous rend fou Mon Dieu, je suis humain !
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Monde classé car monde sans classes. Moyen, ras la mitaine, tous même niveau, un salaire c’est pas une hiérarchie ! C’est faux ! La vérité, le fin du bout, c’est que chacun est salarié. Point. Rien à ajouter.
C’est un monde d’entassés ! La lutte des tasses comme tas au féminin tant le vir débande à la naissance. Monde à femmes. Partout la femme, la grande la belle, la dominante mais elle pleure le vir et le cherche dans les décombres. Il se planque sous les ombres, sur site, vir-tuel, entassé sur TINDER. Artifice de la courtise, tour de pousse-pousse, magie faible qui dit noir, que dalle, vir en jachère et la femme qui s’aime. Moissonne plus, elle laboure les sans-slips, les tchis les riens les foutus. Qu’elle dirige, je m’en frappe, m’en tape, ca m’en fera moins à décider, mais que je vive sans être vir me retourne le caisson au point que j’en chiale. C’est ca l’impuissance, rien avoir avec la stat’ technique du membre porno, encore une considération de parleux, je parle de la force du vir, celle qui se domine et bâtit, alors : que la femme surplombe, c’est rien de plus normal, c’est depuis les siècles, a toujours été, la femme mystique ! Grande à donner la vie ! C’est Marie partout Marie pour tout ! Mais que le bâtisseur a crevé, ca je ne peux l’accepter. Un bâtisseur, c’est le royaume de la grandeur. C’est Malaparte, mais c’est tout sauf maintenant. Le vir est soufflé. La femme est veuve, encore une génération et elle est orpheline et elle comprendra que le vir est mort et rien qu’une ombre qui fond.
Week-end du 14 Février. Saint-Valentin. Les ânes sortent. Les vir-igolos marchottent comme d’un bob sautillard, la femme qui cornaque, les bobirs chétifs placés à ses côtés, petits, mous, bientôt chauves par procuration, sont tous notaires à 20 berges, le bide jamais timide. Envie de les secouer et de les braquer avec un livre de Malaparte puis de les laisser et de demander aux femmespourquoi. Dieu que ces beautés méritent plus. Que l’homme moderne n’est pas à la hauteur...Le vir n’est peut-être jamais né depuis trois générations. Un arbre regarde le ciel et seule la crève l’amène au sol. Femme, ne te laisse pas aspirer par les morts.
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