15/06/2015
UN FRANCAIS - Le 15/06/2015
Vu UN FRANÇAIS hier. Bon film, loin du navet qu’annoncent les droitards sur les réseaux sociaux. L’empressement de droite à « dénoncer » n’est du reste pas surprenant parce que le droitiste se comporte comme le gauchiste. Extrême-droitards et ultra-rouges sont les visages du Janus prolétaire, par quoi ils sont aussi indiscernables physiquement. Leur mode vestimentaire confirme qu’ils partagent des codes via quoi ils se reconnaissent. Clément Méric et sa bande avaient croisé les types de Troisième Voie dans une boutique FRED PERRY n’est-ce pas.
En marge, j’ai vu le dernier clip du rapeur « ultra-nationaliste » Kroc Blanc dont les potes me rappellent les paumés de la Dissidence. Je les croisais il y a un an lorsque des femmes royalistes qui en pincent pour moi m’invitaient à leurs sauteries. Appartement miteux. Chants des sections de 40. Rêve au retour de Saint-Louis. Une incohérence de collégien ayant trouvé une niche de popularité. Et à côté, des rageux, déçus des socialopes, qui s’énervent. Des pauvres qui, après avoir rendu le bourgeois responsable de leur échec, s’en prennent aux immigrés et à travers eux aux « juifs qui les font venir pour diluer la nation » (sic). Rigolo. Ils confirment que les gauchos sont des racistes refoulés qui prêchent à autrui ce avec quoi ils se fouettent. Leur cilice est la baguette du maître. Et s’ils se sentent trahis, ils deviennent ce qu’ils ont toujours été : des agacés vengeurs. Les personnages d’UN FRANÇAIS leur ressemblent.
Le réalisateur DIASTEME pense taper sur les skins si j’en crois ses intervious mais il ne le fait pas, ou alors il s’y prend mal, en sorte qu’il propose un film neutre qui expose la disparition du français de souche, c'est-à-dire blanc ou encore européen, et les troubles identitaires que cela provoque chez l’ouvrier et le chômeur abandonnés aux banlieues africaines. Si si.
Le film est né de la mort de Clément Méric en 2013, lequel, muni d’un protège-dents, avait agressé par derrière et à la matraque un nationaliste aux prises avec deux gauchistes. Méric frappe, courageux. L’autre se retourne : une droite et la fiotte crève. Tollé médiatique, la France est raciste !, haro sur le méchant blanc, les autres ils sont gentils, Méric était attaqué et le blabla des médias se met en branle. Des journalopes débitent leur soixante-huitisme appris en soirée parce qu’à l’école, elles insultaient les profs - l’autorité n’est-ce pas. Puis la police travaille et la justice innocente l’inculpé au motif que lui se défendait vraiment. En sorte que bâtir un film « engagé » sur l’affaire Méric est plutôt un hommage aux droitards. C’est précisément ce qui en ressort, comme si UN FRANÇAIS eût été envahi par la vérité de l’affaire qui se fût emparée de sa réalisation. Il n’est dès lors pas étonnant que le film ait été banni du festival de CANNES et que cinquante avant-premières aient été annulées : le pouvoir antiraciste a censuré une œuvre de propagande qui s’est plantée. Il ne s’y est pas trompé et c’est lui qui dresse par le silence la meilleure critique. Toutes les autres sont partisanes. Elles sont le récit de personnes qui n’ont pas visionné le long-métrage.
Un très bon ami me tance d’avoir été voir UN FRANÇAIS et doute que le propos dise le contraire de ce qu’il entend, mais je maintiens que c’est le cas et qu’il faut voir pour savoir, qu’il faut voir et lire pour juger sinon, l’on agit à la gauchiste ou à la dissidence. Pas d’esprit sectaire, par pitié.
Le synopsis ? Un skinhead « ultra-violent » se met à l’amende. Il finit dans le pavillon de ses parents. « Lieu de vie », il y attend la mort. En face : des HLM. Ambiance bruyante. Quelques blancs paumés. Des racailles. Ne surtout pas le dire. UN FRANÇAIS, c’est la France qui crève. Un chant du cygne. La fin montre l’avenir du prolo, c’est-à-dire la seule alternative à la violence, et est en cela désespérante : un travail merdique de manutentionnaire, une vie sexuelle à moins de quarante ans réduite à néant, voici le rêve européen que les technocrates réservent aux citoyens compris comme éléments de gestion. Des statistiques hors-sol qui aseptisent les ressources, lesquelles, une fois approchées, sont sales. Il suffit qu’elles aient un travail, le bonheur est le plein-emploi, la plage sous les salaires. Un paradis sans dieu. L’UE sans la terre, la carte sans le territoire, l’Europe sans le peuple. Rigolo.
L'Aristo dit que le gauchiste est à droite et le droitard est à gauche : question de beauté sans doute
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