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11/03/2015

Heurs et malheurs du pays-enfant - Le 11/03/2015

Pat Poker

Aujourd’hui, les USA envoient leurs tanks à Riga pour attaquer la Russie. Non : pour rassurer face à la Russie. OTAN pour moi.

C’est un pays toujours en guerre. C’est un pays-enfant. Il guerroie. Ca l’amuse. Son Œdipe est l’agacement de Sécession qu’il exporte depuis sa fin par une crise de croissance (au sens humain - je laisse l’économie aux cons). Qu’il dirige le monde et tyrannise les gens est le juste écho, sinon la voix même, d’un Occident enfantin, infantile, infantilisé, infantilisant, idiot, qui parle avec trois mots, et surtout qui ignore le principe de réalité au profit du droit au plaisir.

Comme l’enfant, tonton Sam érige le plaisir en règle puis en ordre catégorique. Une fois imposé, c’est alors un devoir. De là que les civils américanisés exigent et s’ordonnent de se faire plaise. Cependant, l’enfant-pays propage cet esprit worldwide dans une agitprop 68itiste devenue récemment orange en ex-URSS ou printanière en Arabie. Il popularise dans la fête et le spectacle, donc dans la farce, sa vision du monde manichéenne et monolithique. Comme un gosse. Il refourgue une langue aux soumis qui prend forme en France dans le franglais que bob pratique avec la dilection d’une pute pour son maquereau. Plus l’hégémonie du pays-enfant avance, plus elle se renforce du même instinct qu’elle s’épuise : si l’enfant disparaît, c’est pour être mieux remplacé par le préadolescent qui s’astique et éclate ses pustules.

      L’événement qui consacre l’enfant-pays, c’est l’élection du grand enfant George Bush Junior qui pourrait uniquement s’appeler Junior : par l’onomastique US, ce dadais, brave et bêta, signale le point culminant de l’enfance de son pays. Après deux mandats, ce flandrin passe le témoin à l’ado métis Obama qui ne vagit plus mais gouverne façon cool en offrant la démocratie sous les bombes et les drones. Avec son éternel sourire d’adolescent baiseur, seigneur de la récré, ce gourdiflot augmenté mène la guerre joystick à la fresh en permettant à ses GI bobs de se mettre plaise dans une salle de jeux. Le pays-enfant devient l’ado-pays en se colorant comme il colore l’Ukraine (entre autres).

Je lisais récemment les travaux de l’historien indien Sanjay Subrahmanyam qui se penche sur la notion d’Empire. Selon lui, existe la catégorie de « l’Empire qui ne dit pas son nom » à laquelle appartiendrait l’ado-pays. Je crois qu’il a raison, que dis-je : il a raison. Il faudrait être aussi niais que Junior le cruchon pour en douter. Ce texan alcoolique est directement responsable du chaos moyen-oriental. Mais qu’est-ce que ce calviniste revenu de son addiction durant un jogging qui précédait le cercle des liques anonymes ? Un avorton mal né tout juste fini à la chiée. Et c’est ca qui rules the world. Le plus désolant, c’est bob qui s’en félicite. Derrière chacune des attaques que j’adresse à cet abruti, il y a mon anti-américanisme primaire.J’écris en italique les mots d’emprunt à la langue bobique qui, si elle s’appauvrit par l’américain de communication, sape aussi le français en le vidant de sa substance : elle n’en retient que le signifiant après en avoir évacué le signifié. Bob parle comme un chien fou mangerait, crachant la viande puis avalant l’os. En sorte que l’épithète primaire désigne désormais un fasciste. Je propose qu’un primate soit dorénavant un bob. La paronymie rigolote porte en soi, parce que je le veux, la contradiction que bob l’américain mérite. Bob est d’ailleurs un os dans ma vie. Il surplombe mon quotidien en se plaçant dans l’ombre de l’aigle US. C’est quand il se rend aux staytes que bob est le plus agaçant. C’est qu’alors tout lui est prétexte à avouer son attachement au drapeau étoilé. Plus qu’un aveu de soi, lequel appartient normalement au silence parce qu’il se manifeste dans l’élégance d’un geste mesuré, plus qu’un aveu donc, c’est une proclamation de foi. Bob prête allégeance à Sam en criant. Même pas vassal ni moins cerf, il est un vilain fier de l’être, adoubé par l’ado-pays. La case de l’oncle bob. Songez à ces bobs phrasant que les US c’est the place to be ou encore que New-York, c’est la capitale du monde, c’est là où ca se passe, ca bouge, y’a une énergie. Soit. Sauf que l’énergie, elle est au Moyen-Orient et qu’en ce moment, c’est là où ca se passe vraiment parce que s’y joue l’Histoire. Guerres, état islamique, Bachar, la Lybie... La post-histoire analysée par le rigolo Fukuyama est un conte pour bobs, justement livré par l’enfant-pays à l’ado qui le remplace. Une sornette à dormir debob qui ne se réalise que dans les bureaux hors-sol. Il arrive que même eux soient touchés par la vie du sol oriental : les open-spaces de Charlie s’en souviennent encore.

 

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