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13/03/2015

A l'envoi, la tempête - Le 13/03/2015

  

Pat PokerJe regarde CONFESSIONS INTIMES. Cette émission offrira un témoignage de tout premier plan aux historiens qui se pencheront sur la bob époque. Assurément, les résidus de prolos qui participent à l’émission ne sont pas des bobs. Eux se réjouissent de les mépriser soit derrière la caméra soit dans leur salon IKEA. C’est cette attitude de condescendance de classe qu’il faudra analyser.

Parce qu’en soi, les filmés ne méritent pas qu’on s’attarde dessus une fois acceptée l’idée qu’ils sont de complaisantes victimes à peine conscientes de se vendre pour être moquées sur la base d’un physique ou d’un QI les rapprochant du maillon manquant à la chaîne de Darwin. Il n’est rien de plus médiocre que de rire des malheurs des uns servis aux autres sur un plateau télé. Et c’est cet humour bob qu’il importera de relever aussi parce que le rire est l’âme du temps. Ne parlait-on pas autrefois d’esprit pour saluer l’éloquence du bouffon, aussi fou du roi, que la modernité a transformé en comique ? C’est l’esprit qui crée le bon mot, or il disparaît dans la blague. Elle n’est pas potache : elle est bête et méchante. Elle explose quotidiennement au Grand Journal lorsque les bobnalistes de BANAL puce s’esclaffent des « petits côtés » humains qu’il vaut mieux ignorer si l’on veut y échapper. Ils oublient que l’intérêt critique de la comédie est d’effleurer les travers des hommes. Leurs beuglements de vache les convainquent qu’ils se démarquent d’attitudes sur lesquelles ces narcisses à Scapin focalisent. Alors ils se félicitent d’être supérieurs comme le bob IKEA rigole des déboires du débile amoureux de sa chienne. Mais tous rejoignent ceux qu’ils dénigrent par ce comportement mesquin. Comme les réalisateurs de CONFESSIONS INTIMES, ils ne valent pas davantage que les jobards qu’ils ridiculisent.

Les confessions s’étendent de l’obèse à l’attardé, en passant par la jalouse excessive ou le sosie de Rocky qui ressemble au caissier. Elles révèlent une lutte des classes qui est désormais géographique. Car c’est l’urbain qui vilipende le périurbain qu’il assimile au rural lui-même confondu avec le monde paysan. Le rire gratuit, donc vulgaire par facilité, établit la victoire économique de la ville sur le quart-état qui réalise le mythe du quatrième état. Ceci, le géographe Christophe Guilly l’identifie dans ses travaux de terrain. L’émission de TF1 est la caisse de résonance de ses ouvrages. Gageons que les historiens du futur ne manqueront pas de s’y référer.

 

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 L’Aristo adresse ses salutations au bob monde

 

                                               

 

Sur INTERNET, je visionne des vidéos YOUTUBE de WE’VE GOT TALENT. Je choisis la version saxonne de ce programme parce qu’il vient des USA. Les talents (à prononcer à l’américaine) consacrent le moment de célébrité warholien que le pop artist promettait pendant un quart d’heure. Des farceurs modernes produisent des performances qui de chant, qui de jongle. Ils sont jugés par des clowns refaits au bistouri quand ce n’est pas à l’acide.

Tout récemment, le jury anglais est tombé sur une bonne cliente. Une vieille de 80 ans s’avance sur scène au bras d’un danseur. Elle annonce qu’elle va swinguer. Les crabes censeurs pouffent comme des adolescentes accablent le timide qui tente une approche. Ils gémissent, tout génisse au seuil de son premier vêlage ! Bref, ils crachent à la face du couple pathétique (cougar extrême, autre aspect de la modernité) le rire enfant du bob monde.

A leur grossièreté, la femme oppose un silence que les années ont imposé à son visage. La gravité lui a tant gauffré les peaux que ses joues semblent tirées par des pinces invisibles. Les paupières tombent ; elles portent la vioque en deuil. Face à l’hystérie des hyènes qui la fixent : dignité. Un monde les contemple. Il est à l’abandon et réclame un peu d’attention. Quelque tendresse, après tout ca ne fait pas de mal. Parquée dans des mouroirs, la vieillesse sourd de ce bout de dame en scène qui danse alors la chanson de retraite : elle se lance et miracle ! elle bouge comme jeunesse au réveil. Non, elle n’est pas morte ; oui, elle est vivante. Alors le bob public se déchaîne avec le jury qui tourne sa veste comme un gauchiste en 40. Tous s’agrègent dans un étonnement qui flatte leurs bas instincts au ton de j’vous l’avais bien dit, je l’savais, tous deviennent tout le monde qui s’égalise d’un bien d’accord et tout le monde s’effondre en un nombril d’affliction d’où surgit bob gavé d’émotion. Et bob de rire et d’applaudir et de rire et d’applaudir de rire et encore et j’vous l’avais bien dit, je l’savais et ah !! bien d’accord. Puis bob accepte de regarder le miroir de son avenir tendu par la mémé encore jeune : car ce n’est que gavé de jeunisme jusqu’à la trogne que ce con acceptera de vieillir et de respecter les affligés de vieillissement, lui et les autres, les jeunes forever. Voilà ce que dira cette émission. Elle enseignera qu’à la lutte des urbs s’ajoute la lutte des âges. Les générations s’ignorent et ne se reconnaissent qu’à l’énergie. Seuls les excités n’ont pas d’âge, et les calmes sont nés vieux. Le bob monde appartient aux agités du bocal, lire Céline parlant de Sartre. Pas d’âge ? Serait-ce qu’ils sont morts comme l’obscurité sans écho ? Certainement ! Ils sont les Prospero du temps, tous déchus sans jamais espérer de duché, et ils rigolent de ne plus savoir rire, et crèvent d’être nés pour ne pas vouloir mourir. Peur ? Peur de la mort ? Componction, allons ! Petit complot de soi contre tous. Nous sommes de la même étoffe que les songes, qu’ils disent, et notre vie infime est cernée de brouillard...LA TEMPETE, Acte V, Sc.I  - ce bon vieux Shakespeare.

Commentaires

Bravo! (-1 point de tolérance).

Écrit par : Chemise Sombre | 13/03/2015

Merci !
Chemise Sombre :-D

Écrit par : L'Aristo | 13/03/2015

Les commentaires sont fermés.