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05/02/2015

Autre pensée du 05/02/2015 - Je suis L'Aristo

Pat PokerPourquoi L’Aristo ? Par haine de la démocratie. C’est un peu court, jeune homme ! objecterait l’idiot. Car Edmond Rostand est un idiot, absolument. Ses vers de mirliton sont l’idée que la démocratie se fabrique de l’aristocratie. Le Cyrano de Rostand est un démocrate burlesque parce qu’il met en rime la liberté confondue avec la folie. Que la république consacre Rostand suffirait à prouver la nullité de cette plume obèse qui dégouline de rimes frites. C’est le baroque chez un classique, c’est boursouflure sur un visage.

Léon Daudet, monarchiste, prince de classe de la IIIème république, et par l’esprit plus que par la particule, donc aristocrate plutôt que noble ou gras-bourgeois (synonyme), Léon Daudet, donc, exècre Edmond Rostand et informe dans SES SOUVENIRS LITTERAIRES qu’il salope Cyrano de Bergerac par une poésie enflée. Hyperboles exclamations et métaphores engrossent une aristocratie bouffonne qui ne se refuse rien. Cyrano est sali en même temps que sa verve est violée dans un fantasme petit-bourgeois. Edmond rosse tant la langue qu’il prête à travers elle les caractères archi-démocratiques à l’un des plus beaux aristocrates de notre Histoire. Autant ressusciter Céline chez Marc Lévy. Stupide !

J’observe  uniquement chez les glands cet engouement si particulier pour Edmond Rostand. Parfois sont-ils sauvés lorsqu’ils confessent avoir été aveuglés par un autre aristocrate : Gérard Depardieu, mais il n’empêche qu’un public permet de situer un écrivain. Aujourd’hui, Marc Lévy et Guillaume Musso se reconnaissent moins à leur style qu’à la tête de leurs lecteurs.

Ces deux bavasses sont Edmond et Rostand et en posent la réalisation démocratique la plus aboutie : avec eux, tous les sentiments sont mièvres et buboniques parce qu’ils poussent dans toutes les bouches via tous les mots. Et tout le monde en veut alors tout le monde en prend ! Au même prix ! Fissa, faut que ca se love ! Leurs lecteurs sont souvent des femmes entre deux vies qui perpétuent, par attitude et par physique, leur état d’esprit médian : ni belles ni moches, ni sexe ni drogue, ni tout ni rien, elles s’évanouissent dans un pet à mesure qu’elles lisent leur « auteur » favori. Elles sentent le chat à qui seul elles offrent leur compagnie. De même que Rostand gonfle Cyrano d’un ridicule qui le tue, de même elles aspirent le vide de Musso-Lévy qu’elles recrachent aussitôt dans la vie. Dans les deux cas, la créature est immonde parce que démocratique. Chez Rostand, Cyrano vote et défend des droits ; chez Musso-Lévy, les lecteurs rotent et oublient les choix. Or qui ne choisit pas n’est plus un homme, c’est une voix qui se noie dans l’urne. Le projet démocratique se réalise dans ces mises à mort successives de la littérature. Il faudrait écrire un XXème SIECLE A TRAVERS LES AGES qui le parcourrait depuis Rostand jusqu’aux deux cons précédents. Il rendrait hommage par le titre à Léon Daudet et à Philippe Muray.

Mais il est un peu court, c’est vrai, de se justifier en négatif. Je pourrais m’expliquer en me plaçant sous le symbole de Léon Daudet qu’il suffit de lire pour constater qu’il est positivement aristocrate. Quelle puissance réside dans ses mots ! A côté, je ne suis rien, juste une chiure, par quoi je ne suis qu’un aristo et concède à l’apocope de me voler le crate. Un sanscrate, c’est cela même !, un infirme mais conscient qu’il doit économiser les mots pour ne pas finir Edmond.

Au-delà de ca, l’aristocrate est la figure qui allie le mieux les forces physique et métaphysique. Il est corps et esprit à la fois. Il est l’anti esprit médian, lequel annonce toutes les démocraties toutes les médiocrités.

Dans l’Histoire, c’est la noblesse qui remplace l’aristocratie une fois que Louis XIV la parque à Versailles dans des appartements exigus où elle étouffe. Elle y crève. La Fronde avait été son dernier sursaut. L’aristocratie y devient de service et s’abandonne aux travaux d’office. Elle endosse la robe et passe à la noblesse associée. Celle-ci prépare ensuite le terrain aux bourgeois qui montent en société comme ils conquirent le bourg. Alors viendront 1789 et la lutte des classes et l’avènement de la petite-bourgeoisie à qui bob appartient aujourd’hui. Bob est mon petit-bourgeois que je combats en aristo. Force, esprit et honneur contre faiblesse, matériel et rostand. Je suis l’Aristo.

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